En tant que pays scandinaves, le Danemark et la Suède ont eu des évolutions politiques communes mais n'ont pas pour autant eu une histoire européenne similaire. En tant que signataire, dans l'Europe des douze, du traité de Maastricht et malgré le non partage de certains projets, le Danemark est historiquement ancré dans l'histoire Européenne depuis son entrée dans la CEE en 1973. La Suède devra attendre le 1er janvier 1995 pour prendre place au sein de l'Union Européenne, en même temps que l'Autriche et la Finlande.
Le Danemark se montre attaché à une Europe respectueuse des spécificités nationales et n’accepte pas sans réserves les évolutions de la construction communautaire, comme le montre son premier refus de la ratification du traité de Maastricht le 2 juin 1992 (50,7% danois contre) avant qu'il ne revienne sur sa décision près d'un an plus tard. Le traité de Maastricht a pour objectif de dépasser le simple objectif économique de la CEE et d'afficher une nouvelle vocation politique qui donnera naissance à l'Union Européenne en 1993. Le Royaume Uni et le Danemark sont, parmi les 12 pays membres à l'époque, les seuls à s'opposer à certaines dispositions du traité notamment celle de la création d'une monnaie unique. Le Danemark obtient certaines concessions, vis à vis des objectifs de politique commune des pays européens, et ne participera que partiellement l'UEM (Union Monétaire Européenne) ainsi qu'à la politique de défense et de coopération policière et judiciaire de l'UE. Il illustre alors la notion d'Europe à plusieurs vitesses en étant le premier pays ne participant pas pleinement à la politique communautaire. L'engagement partiel du Danemark au sein de l'Europe se réillustrera par sa non adhésion à la Zone Euro entrée en vigueur au 1er janvier 2009. En effet, le Danemark qui a obtenu une dérogation sur la monnaie unique après son premier non au Traité de Maastricht, refuse l'Euro par référendum en 2000. Sa monnaie nationale est cependant liée à l'Euro par un mécanisme de change européen (MCE) défini par l'accord entre la Banque centrale européenne, le Conseil ECOFIN et les banques centrales nationales des pays membres hors de la zone euro.
La Suède, au cours des affrontements de la Guerre Froide, n'a pas voulu mettre en péril sa politique de neutralité en adhérant à une Europe divisée. C'est après la chute du mur de Berlin que la Suède vise pour la première fois une entrée dans la communauté européenne économique de l'époque. Sa situation géographique et économique stratégique, au sein d'une Europe des 12 qui tend à s'organiser politiquement, la pousse à vouloir influer sur les décisions futures pouvant la concerner. Elle participera d'abord à l'espace économique européen (EEE) dès 1992 en tant que pays membre de l'association européenne de libre échange (AELE). Elle ratifiera ensuite, par référendum, son entrée dans l'UE avec 52,3% de voix favorables. La majorité des négociations d'adhésion entre l'UE et la Suède ont été accomplies par la signature de l'EEE, même si certains domaines de gouvernance, comme la politique de développement régional ou l'agriculture, en était exclus. Depuis son entrée, la Suède a déjà opérée deux mandats à la tête du Conseil de l'Union Européenne au premier semestre 2001 et au seconde semestre 2009. Son premier mandat est marqué par l'engagement des négociations avec les futurs pays candidats à l'élargissement. Le sommet européen de Göteborg fixe à 2004 la date limite pour le ralliement de nouveaux pays à l'Union dans l'objectif de réaliser en leur présence l'élection du Parlement Européen. Cet épisode marque alors une percée politique pour le gouvernement suédois sur la scène européenne, malgré sa non participation à l'Europe monétaire (refus par référendum en septembre 2003). La prise de pouvoir du Danemark à la tête de l'Union en juillet 2002 a renforcé l'implication des deux pays scandinaves dans le processus d'élargissement.
Avec un partage limité des convictions de l'Europe communautaire et politique et le refus de l'Euro, le Danemark a une position à part dans l'Union Européenne. Son attitude peut paraître contradictoire aux vues de ses positions à la fois passives et actives. Malgré une histoire européenne plus ancienne que la Suède, ces deux pays scandinaves se positionnent en retrait par rapport à la construction de l'Europe politique, en gardant une très grande marge de manoeuvre décisionnelle au pouvoir national et en affichant une certaine prudence vis à vis de la politique étrangère européenne. L'appartenance à l'UE ne s'impose pas clairement dans ses pays prônant avant tout la réussite de l'Etat nation.
EN BREF:
Danemark
Entrée dans la CEE le 1er janvier 1973 (avec le Royaume Uni et l'Irlande)= Europe des 12
Adoption du traité de Maastricht modifié le 18 mai 1993
13 sièges au Parlement Européen
7 voix au Conseil des Ministres de l'UE
Suède
Entrée dans l'UE le 1er janvier 1995 (avec l'Autriche et la Finlande)= Europe des 15
18 sièges au Parlement Européen
10 voix au Conseil des Ministres de l'UE
REFERENCES:
Histoire européenne Suède & Danemark: http://www.touteleurope.eu/fr
Chronologie Europe: http://www.monde-diplomatique.fr/cahier/europe/histoire
Traité de Maastricht: http://perspective.usherbrooke.ca/bilan/servlet/BMEve?codeEve=174
OTAN: http://www.nato.int/cps/fr/natolive/organisation.htm
Ministère des Affaires Etrangères du Danemark: http://www.um.dk/en/menu/eu/denmarkintheeuropeanunion/
Ministère des Affaires Etrangères de Suède: http://www.sweden.gov.se/sb/d/2059
Hélène
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